Le paysage ne peut, se réduire aux données visuelles
phy¬siques, du monde qui nous entoure. Le paysage se construit
aussi sur des données sociales et culturelles directement
liées à l'observateur et à sa relation d'usage
avec territoire considéré. Ainsi, la où certaines
personnes voie, un paysage familier pour lequel elles éprouvent
un certain attachement, d'autres l'identifieront avant tout comme
un espace de production agricole (ou éolien). De la même
manière, des personnes qui vivaient en ville et qui s'intaillent
en milieu rural n'auront pas la même relation au territoire,
à l'espace, que les personnes qui y vivent depuis toujours.
Ces différentes catégories d’individus voient
les mêmes choses mais leurs perceptions diffèrent.
De la même manière, certaines personnes perçoivent
l'implantation d'éoliennes comme une intrusion, "une
pollution visuelle", et considèrent qu'en raison de
leur hauteur et de leur esthétique, "elles ne s'intègrent
pas dans les sites non industriels: elles en changent la nature".
D'autres personnes estiment au contraire que les éoliennes
sont belles, que ce sont des structures architecturales d'une rare
élégance et qu'elles peuvent parfaitement s'intégrer
à un paysage rural qui exprime alors une nouvelle forme d'activité.
Dans un cas, l'impact consécutif à l'évolution
paysagère est négatif, dans l'autre positif. Les multiples
perceptions qu'un espace suscite, avec ou sans éolienne,
peuvent donc rendre cette notion délicate à appréhender.
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